Neuvaine

Editorial 31 mars « Il vit et il crut »

Il vit et il crut

L’évangile de ce jour de fête nous rapporte la visite de Pierre et de Jean au tombeau, au matin de Pâques. Devant le tombeau vide et les linges, Jean croit immédiatement à la résurrection de Jésus. Depuis, le Saint Sépulcre est devenu un des principaux lieux de pèlerinage. En effet, il est le témoin silencieux et impressionnant de l’événement qui change l’histoire de l’humanité. Pendant des siècles, des hommes, des femmes, des enfants se sont mis en marche, malgré les dangers de la route, pour se rendre en ce lieu.

L’humanité se divise en deux parties : ceux qui comme saint Jean croient et ceux qui ne croient pas. Mais peut-être même en trois parties :  ceux qui croient en la résurrection de Jésus et en la vie éternelle, ceux qui croient à la vie éternelle mais pas en Jésus et ceux qui n’y croient pas.

Il nous faut d’abord  prendre conscience de la grâce qui nous est faite d’avoir reçu la  bonne nouvelle de la résurrection de Jésus et, comme saint Jean, d’y croire. Croire en la vie éternelle fait partie de la condition humaine. Depuis les origines de l’humanité, celle-ci a cru à un au-delà. Elle a cru à l’existence d’un monde invisible et ne s’est pas résolue à voir en la mort la fin de l’existence de chacun. La révélation de Jésus, vrai homme et vrai Dieu, qui sort vainqueur du tombeau au matin de Pâques permit à des millions de chrétiens de s’ouvrir à la grâce de la résurrection et de vivre dans l’espérance du Salut. À contrario, petit à petit depuis trois siècles, l’athéisme est apparu et s’est développé.

Aujourd’hui l’humanité, face aux défis de la société moderne, se divise finalement en deux camps : ceux qui croient en la vie éternelle et ceux qui n’y croient pas. Ceci conditionne toute notre façon d’appréhender la vie. Dans nos sociétés occidentales où ceux qui ne croient pas à la vie éternelle sont nombreux et détiennent le pouvoir, les projets de loi sur la fin de vie, la façon de gérer la grande pandémie du Covid 19, le regard sur l’avortement ou les priorités dans l’éducation reflètent cette absence de foi en la vie éternelle. Cela reflète finalement le désir de construire un bonheur sur la terre qui n’est en fait que la recherche du plaisir, voire d’un plaisir qui ne serait que la satisfaction des sens mais pas l’épanouissement affectif et spirituel de l’être. On l’a vu lors de la pandémie, il valait mieux vivre dans des conditions inhumaines pour survivre que de prendre le risque de trouver son équilibre affectif. Le regard sur la fin de vie reflète aussi ce clivage. Le bonheur est perçu avant tout comme une absence de souffrance. Or, il faut souvent souffrir pour aimer. En ce jour de Pâques, nous célébrons Jésus qui accepte de mourir par amour pour nous, qui accepte une mort cruelle et ignominieuse pour que nous ayons la vie éternelle, pour que nous soyons heureux à jamais.

Alors, soyons dans la joie, rendons grâce, le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité comme il l’a promis, et à sa suite, nous sommes appelés à entrer avec lui dans la Jérusalem céleste ! Soyons-en ses témoins, l’amour est plus fort que la mort !

Père Xavier SNOËK