Edito du 28 janvier 2024 : Quelques réflexions du Cardinal François-Xavier Bustillo

By | Neuvaine

Quelques réflexions
du Cardinal François-Xavier Bustillo

J’étais un des 135 prêtres ayant suivi, la semaine dernière, la retraite prêchée par le nouveau cardinal, évêque d’Ajaccio. Je vous livre quelques-unes de ses réflexions qui peuvent, je pense, vous intéresser.

La société est complexe. On lance des polémiques à propos de tout. On démolit des personnes puis on passe à d’autres. C’est un processus destructeur. Notre mission de chrétien est d’aller à contrecourant. Pour cela, il nous  faut agir à la manière de l’Évangile. Après un moment de réparation dans l’Eglise, il faut aller au-delà, proposer des solutions constructives et surtout toujours rester dans la bienveillance. 

1.L’innocence
Il faut travailler et retrouver la dimension de l’innocence. C’est à dire retrouver la bonté et la pureté de notre foi. L’innocence n’est pas la naïveté, c’est une attitude puissante. C’est renoncer à la nuisance. C’est une base de notre vie chrétienne. On oublie trop souvent l’innocence originelle, la communion avec Dieu et la Création. La mentalité innocente se laisse guider par le bien, un regard d’espérance, l’émerveillement. Elle met en valeur la bonté, la capacité à changer, à s’améliorer. Le Vendredi Saint le Christ est déformé puis, à Pâques, il est transformé, transfiguré, en passant par le silence du Samedi Saint. L’innocence nous fait vaincre la férocité qui nous habite. C’est un choix face à ceux qui font le mal. Il faut décider de ne pas nuire et agir avec bienveillance. Il ne faut pas perpétuer la vengeance. Jésus vit ce qu’il dit. Il réalise son enseignement dans sa Passion. Au moment le plus injuste, l’Innocent ne se révolte pas. Judas dit « J’ai péché ne livrant à mort un innocent ». Pilate  déclare : « Je suis innocent du sang de cet homme ». Or on ne peut pas se laver les mains. Il faut être cohérent jusqu’au bout. Il faut véhiculer la paix.

2.La pudeur
On ne peut pas tout dire et tout montrer. Il faut développer la pudeur des sentiments et celle du corps. Au nom de la liberté d’expression, les gens se montrent trop, il y a trop de manque de pudeur et de respect. Il faut accompagner pour vivre la liberté. Ne pas cultiver son intimité ouvre la porte à un monde destructeur. Il ne faut pas s’afficher au risque d’être attaqué ou blessé. On met trop en avant le paraître pour ne pas risquer de disparaître par déficit de l’être. Il faut une attitude de retenue dans la vie relationnelle. Par pudeur, on ne doit pas montrer son intimité. La pudeur est différente de la honte. La pudeur engendre la décence c’est à dire la dimension sociale, elle favorise la dignité de l’homme. En effet, l’être humain ne se réduit pas à un corps. Il a une âme, une vie intérieure et extérieure. Dans la société, nous avons besoin de la modestie, d’avoir un regard intériorisé sur l’autre et non émotif. A la différence des animaux, l’homme est un être profond. Seul l’être humain est doué d’intériorité car il a une intelligence et une conscience. Jésus aime. Il véhicule la liberté et n’est ni dans la séduction ni dans la possession. Il ne retient pas. Jésus voit tout mais agit au rythme de l’autre (ex : sa rencontre avec la samaritaine). Un cœur pur est libre, irrigué par l’amour de Dieu. La grandeur d’un cœur pur est d’être unifié. Si on sort de la pureté, on entre alors dans l’hypocrisie.

Chaque personne est un univers en soi. Dans notre société on confond tout : harcèlement, emprise, manipulation. Au lieu de dire ce que nous pensons, nous disons ce que nous ressentons. Aussi l’émotion passe-t-elle avant la raison. L’être de l’autre doit toujours être respecté. Jésus est libre et libère. Il accompagne dans la liberté. Si nous sommes libres, nous pouvons garantir la liberté des autres.

Une dernière réflexion,  l’Eglise a un patrimoine extraordinaire (architecture, musique, sculpture peinture…). Elle a fait rêver. Aujourd’hui encore elle doit faire rêver.

 

 

édito du 21 janvier : « La centralité de l’amour dans la vie chrétienne »

By | Neuvaine

Semaine de prière pour l’unité des chrétiens
La centralité de l’amour dans la vie chrétienne

L’amour est inscrit dans « l’ADN » de la foi chrétienne. Dieu est Amour, et « l’amour du Christ nous rassemble dans l’unité ». Nous découvrons notre identité commune en faisant l’expérience de l’amour de Dieu (cf. Jn 3,16) et nous révélons cette identité au monde à travers l’amour que nous nous portons les uns aux autres (Jn 13,35). Dans le passage choisi pour la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens de 2024 (Lc 10,25-37), Jésus réaffirme l’enseignement judaïque traditionnel de Dt 6.5 : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, de toute ta force », et de Lév 9,18b : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Dans ce passage de l’Évangile, un légiste demande d’emblée à Jésus : « Et qui est mon prochain ? » La question de savoir jusqu’où va l’obligation d’amour faisait l’objet d’un débat chez les docteurs de la loi. Traditionnellement, on estimait que cette obligation valait uniquement pour les Israelites et les résidents étrangers. Plus tard, sous l’impact des invasions des puissances étrangères, ce commandement fut considéré comme ne s’appliquant pas aux forces d’occupation. Avec le temps, à mesure que le judaïsme se fragmentait, il fut parfois considéré comme s’appliquant uniquement à sa propre faction. La question que ce légiste pose à Jésus est donc une provocation. Jésus y répond par une parabole qui montre que l’amour va bien au-delà des limites que le légiste escomptait.

Beaucoup d’auteurs chrétiens des premiers temps comme Origène, Clément d’Alexandrie, Jean Chrysostome ou Augustin voyaient dans cette parabole la trajectoire du plan de salut de Dieu pour le monde. Ils voyaient dans l’homme qui descend de Jérusalem l’image d’Adam – c’est-à-dire de l’humanité tout entière – descendant du paradis dans le monde, avec ses dangers et ses divisions, et dans les voleurs l’image des puissances terrestres hostiles qui nous assaillent. Ils voyaient dans le Christ lui-même celui qui, mu par la compassion, vient en aide à l’homme à demi-mort, soigne ses blessures et le met en sécurité dans une auberge, en qui ils voyaient l’image de l’Église. Enfin, ils voyaient dans la promesse de retour du Samaritain un présage de la promesse du Seigneur de revenir.

Les chrétiens sont appelés à agir comme le Christ en aimant comme le Bon Samaritain, en montrant de la pitié et de la compassion pour ceux qui sont dans le besoin quelle que soit leur identité religieuse, ethnique ou sociale. Ce qui doit nous inciter à venir en aide aux autres, ce n’est pas l’identité commune, mais l’amour de notre « prochain ». Toutefois, la vision de l’amour de notre prochain que Jésus nous présente est battue en brèche dans le monde d’aujourd’hui. Guerres dans beaucoup de régions, déséquilibres dans les relations internationales et inégalités causées par les ajustements structurels imposés par les puissances occidentales ou par d’autres agents extérieurs inhibent notre capacité d’aimer comme le Christ. C’est en apprenant à s’aimer les uns les autres au-delà de leurs différences que les chrétiens peuvent devenir des « prochains », comme le Samaritain de l’Évangile.

La voie de l’œcuménisme
Jésus a prié afin que tous ses disciples soient un (cf. Jn 17,21), en sorte que les chrétiens ne doivent jamais perdre l’espérance, ni cesser de prier et d’œuvrer pour l’unité. Ils sont unis par leur amour de Dieu en Christ et par l’expérience de l’amour de Dieu pour eux. Ils reconnaissent mutuellement cette expérience de foi chez les autres lorsqu’ils prient, célèbrent et servent Dieu ensemble. Néanmoins tout ceci demeure un défi dans les relations interconfessionnelles, y compris au Burkina Faso. Le manque de connaissance mutuelle entre les Églises et la méfiance des uns envers les autres peut faire obstacle à l’engagement dans la voie de l’œcuménisme. Certains craignent que l’œcuménisme puisse leur faire perdre leur identité confessionnelle et entrave la “croissance” de leur Église. Mais cette rivalité entre Églises est contraire à la prière de Jésus. Tout comme le prêtre et le lévite du passage de l’Évangile, les chrétiens manquent souvent les occasions de se rapprocher de leurs frères et sœurs par crainte. Pendant cette Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous demandons au Seigneur de nous venir en aide et de soigner nos blessures, afin que nous puissions avancer sur le chemin de l’œcuménisme avec confiance et dans l’espérance

Père Xavier Snoëk

Edito du 14 janvier : Dimanche prochain : Quête pour l’Oeuvre des Vocation

By | Neuvaine

Dimanche prochain :
Quête pour l’Œuvre des Vocations

L’Œuvre des Vocations a pour mission principale de financer la formation des séminaristes (hébergement, nourriture, frais d’étude, protection sociale, pèlerinages, retraites etc.) des huit diocèses d’Île-de-France : Paris, Nanterre, Versailles, Créteil, Saint-Denis, Meaux, Évry et Pontoise.

Elle a pour seconde mission de participer à l’éveil des jeunes de ces diocèses à la question de la vocation.

Elle publie le magazine Vocations qui est le lien de fidélisation avec ses donateurs.

Elle finance la formation des séminaristes (prise en charge des séminaristes et de leurs formateurs…) grâce uniquement à la générosité des donateurs qui se manifeste lors de la quête pour le séminaire en janvier et lors de la quête pour les vocations lors du dimanche du Bon Pasteur (4ème dimanche de Pâques) ainsi que par des dons et des legs.

Les séminaristes de Paris

Ils sont en majorité en formation au séminaire de Paris et insérés dans une des paroisses de notre diocèse.

La formation des séminaristes

En 2023, environ 150 séminaristes sont en formation pour les diocèses de Paris, Nanterre, Versailles, Créteil, Saint-Denis, Meaux, Evry et Pontoise. Études, prière et mission sur le terrain constituent les trois axes forts de leur formation pendant 7 ans.

 Études

Après une année de fondation spirituelle, les séminaristes suivent deux cycles successifs de formation. La formation initiale de deux ans est axée sur la philosophie. Au cours des quatre années suivantes, la formation théologique, doctrinale et pastorale, est davantage orientée vers la mission.

 Prière

Les séminaristes assistent quotidiennement à la messe et vivent les différents offices de la journée. Chacun d’eux est invité à pratiquer l’oraison une heure par jour et l’adoration du Saint-Sacrement. Enfin, deux retraites sont proposées chaque année : l’une avec l’ensemble du Séminaire ; l’autre, à titre personnel, en abbaye ou sous forme d’exercices spirituels, pendant l’été.

 Missions

Au cours de leur formation, les séminaristes découvrent les missions paroissiales dans leur diversité. De l’animation de groupes bibliques au catéchisme, en passant par la préparation aux sacrements et la rencontre des personnes de la rue, les « services apostoliques » sont nombreux. Insérés dès le début de leur formation dans une paroisse d’Ile-de-France, ils aident le curé selon les besoins et apprennent à connaitre les fidèles mais aussi ceux qui sont éloignés de la Foi chrétienne.

 

edito du 7 janvier 2024 : Epiphanie 2024

By | Neuvaine

épiphanie 2024

 En cette fête de l’Épiphanie nous voyons les mages venir d’Orient pour adorer le Seigneur.  Ceux-ci ont mis certainement de longs mois pour traverser l’Iran, l’Irak ou la Syrie d’aujourd’hui. Ils ne pourraient pas le faire en 2023-2024. Aussi, c’est avec gravité que nous célébrons cette fête, constatant au Moyen-Orient l’escalade de la violence. Nous constatons, a contrario, que la paix permet l’adoration. Alors, demandons au Seigneur de donner des conditions de vie paisibles à tous ceux qui vivent dans la région, et de nous protéger d’une guerre de plus grande envergure encore. Prions aussi afin que nous vivions dans la paix ce début d’année nouvelle.

Mais l’Épiphanie est en elle-même source d’espérance car ces mages venus de loin, tant physiquement que spirituellement, ont désiré rencontrer et vénérer l’Enfant Dieu. Si devant la violence de ce monde et la sécularisation de nos sociétés nous sommes guettés par le découragement, regardons les mages. Ils sont venus. Ils ont adoré. Ils ont même déjoué les plans d’Hérode contre l’Enfant Dieu. Alors, nos contemporains qui semblent parfois n’avoir aucune quête spirituelle peuvent bien, eux aussi, découvrir une étoile qui les mettra en route vers le Christ. Prions pour cela et espérons.

Et l’étoile pourrait bien être à Paris ! En effet, les étapes de la restauration de la cathédrale suscitent un intérêt qui dépasse largement la communauté catholique parisienne. Même les projets de vitraux suscitent des réactions au-delà des futurs « utilisateurs » de la cathédrale ! Alors, cet intérêt qui est un véritable engouement est pour nous un signe d’espérance. À scruter les avancements de ce chantier historique, de ce projet exceptionnel, nos contemporains ne peuvent que rejoindre la longue cohorte des bâtisseurs de cathédrale, la longue cohorte des pèlerins. Ils ne peuvent en entrant en contact avec les œuvres d’art, avec la décoration, avec le mobilier et les sculptures, que découvrir Celui vers lequel tout cela est ordonnancé. Ils ne peuvent qu’entrevoir ce qui a motivé les générations précédentes et ainsi découvrir le Sauveur que nous présente la Vierge Marie, maitresse incontestée des lieux. Oui, entrons dans l’espérance. À travers cette réouverture, le Seigneur nous envoie un signe. Prions, afin que ce signe soit compris par ceux qui ne connaissent pas Dieu et prions, afin que nous sachions être des témoins de cette espérance. Prions afin que nous sachions faire passer nos contemporains de la curiosité culturelle au désir de Dieu.

Que la lumière du Seigneur nous guide !

Père Xavier SNOËK

Edito du 31 décembre 2023

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1er janvier 2024
 Sainte et Heureuse année à vous

 En ce 1er janvier, je prie d’abord pour la paix et vous invite à faire de même. La paix en Terre sainte bien sûr ainsi que dans les autres pays du monde. Mais je prie aussi afin que ces conflits ne s’importent pas chez nous. Nous avons vécu au mois de juillet dernier des événements d’une extrême violence dans notre quartier et nous avons eu dans plusieurs villes de France des actes d’une grande cruauté. Tout cela est inquiétant. Nous connaissons malheureusement dans bien des lieux que nous fréquentons, des comportements violents, agressifs, tendus. Les rapports entre nous se durcissent sans parfois que nous ne nous en rendions compte.

Aussi, en ce début 2024, je prie afin que nous sachions faire plaisir autour de nous, que nous sachions sourire comme nous y invitait Mère Teresa. Nous avons du mal à nous comprendre, nous disait-elle, mais nous pouvons nous sourire. C’est un cadeau merveilleux. C’est un cadeau que nous pouvons tous faire. Lors de l’appel au denier, la jeune paroissienne a terminé par un appel au bénévolat disant que chacun serait accueilli à bras ouverts ! Puissions-nous mettre cela en pratique ! Sœur Marie Gabrielle psp, me dit toujours qu’il ne faut jamais refuser un don. Offrir son temps, offrir un sourire, participer au denier, offrir une bougie, donner à la quête, contribuer à l’entraide, contribuer aux colis de Noël. Tout cela est un don qu’il faut accueillir avec reconnaissance et empressement. En cette année 2024, puissions-nous y parvenir tous !

Cette année 2024 est aussi un grand Avent. En effet, c’est l’année qui précède l’année jubilaire et la réouverture de notre cathédrale. Les deux seront occasions de grâces multiples. Il faut comme pour accueillir la grâce de Noël, nous y préparer dans une attente joyeuse et priante.

C’est ce que je vous souhaite pour 2024.

Père Xavier SNOËK

Editorial du 24 décembre « 

By | Neuvaine

« Sans le Christ,
il n’y a pas de paix authentique »

« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et, sur la terre, paix aux hommes de bonne volonté » chante la troupe céleste à la naissance du Christ. Mais en quoi consiste cette « paix » ? Entretien avec Sœur Marie Mühlethaler, prieure des bénédictines de Notre-Dame du Calvaire, sur le mont des Oliviers, à Jérusalem.

De quelle manière Noël est-il la fête de la paix ?

Quand nous fêtons Noël, nous ne fêtons pas uniquement les anges, les bergers et la naissance d’un Enfant-Dieu : nous fêtons Jésus qui est né, a vécu et est mort au cœur de la violence… Notre petite congrégation de bénédictines de Notre-Dame-du-Calvaire – fondée au XVIIème siècle en France, en pleine Réforme catholique – le sait bien, elle qui s’est installée à Jérusalem au XIXème siècle, afin de prier pour le recouvrement des Lieux saints – qui étaient aux mains des Turcs – et pour la paix sur cette terre meurtrie depuis toujours. En effet, n’oublions pas que, déjà du temps de Jésus, Jérusalem n’était pas la ville de la paix : le Christ naît dans la violence, sous occupation romaine. Et à peine est-il né que les Saints Innocents sont massacrés par Hérode. Lui-même doit fuir en Égypte avec ses parents pour échapper au meurtre. Par ailleurs, depuis notre monastère, nous voyons tous les lieux de la Passion, nous pouvons suivre le parcours de Jésus depuis son agonie à Gethsémani… Il ne craint pas de s’incarner et de prendre sur lui cette violence, bien au contraire : il vient même précisément là où il y a le plus de souffrance, le plus de détresse, de péché… C’est ce qu’il révèle en disant : « je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs » (Mc2,17). Le Christ veut faire naître sa paix dans la guerre, dans la violence. Tout cela est présent dans la fête de Noël, ce n’est pas une fête qui met entre parenthèses la violence, bien au contraire : l’Incarnation a lieu au milieu de cette violence de notre humanité. Ainsi, le Prince de la paix, a voulu prendre, le premier, le chemin de la paix pour nous y guider. Nous qui avons la chance inouïe de savoir cela, nous devons faire connaître au monde cette grâce de la paix que Dieu est venu nous offrir à Noël !

Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne », dit le Christ (Jn 14.27). Quel est le lien entre le salut qu’il nous offre en venant dans le monde à Noël et la paix ?

La violence qui secoue la Terre sainte depuis toujours peut tous nous habiter, elle fait partie de nous, depuis le péché originel. Nous l’éprouvons parfois au sein même de nos communautés, dans nos familles, sur nos lieux de travail… La paix est toujours à recevoir de Dieu, elle découle du Salut. C’est ce que manifeste Jésus lorsque, après sa résurrection, il apparaît à ses apôtres au Cénacle en disant : « La paix soit avec vous ! » Il ne dit pas « l’amour », il dit la paix, car elle est le fruit du salut qu’il vient de gagner par sa victoire sur le péché et la mort – « salaire du péché » (Rm 6,23). Et donc sur le mal et la violence dont le péché est la source… Il n’y a donc pas de paix authentique sans le Christ.

Comment accueillir la paix dans cette fête de Noël ?

Mais il ne peut pas nous la donner si nous n’y travaillons pas, si nous n’accueillons pas son salut, si nous ne nous convertissons pas à son amour. Il y a un combat spirituel pour la paix qui commence à l’intérieur de nous. Pour que le Berger de la paix naisse en nos cœurs, il faut que nous lui offrions un berceau plein de douceur et d’humilité, disponible à l’accueillir vraiment, et non un berceau plein d’épines. C’est le plus beau cadeau que nous puissions faire à Jésus à Noël. Et si nous ne le pouvons pas car nous vivons des choses trop douloureuses, il faut lui demander de venir mettre en nous la paix qu’il vient donner à Noël.

Le cantique de Zacharie, que nous disons chaque jour à la fin des laudes, dit : « Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut : tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras le ses chemins (…) pour conduire nos pas au chemin de la paix. » Voilà ce que Jésus vient nous donner à Noël : la paix, celle que nous désirons tous mais que, sans lui nous ne pouvons pas trouver. Mais encore une fois, ne nous leurrons pas, la paix n’est donc pas donnée instantanément : elle est un chemin sur lequel Dieu nous conduit, nous guide, en dirigeant nos pas vers lui, sur le chemin du bien, seul moyen d’atteindre la paix. « Évite le mal, fais ce qui est bien, poursuis la paix, recherche-la », avertit le psaume 33. La paix est une quête, qui commence à Noël…

Comment avancer sur le chemin de la paix ?

« si l’on se désarme, si l’on se dépossède, si l’on s’ouvre au Dieu-Homme, qui fait toutes choses nouvelles, alors, lui, efface le mauvais passé et nous rend un temps neuf où tout est possible », écrivait Athénagoras (1886-1972), patriarche de l’Eglise de Constantinople. Ce texte évoque le message de la Nativité. En effet, Dieu seul a fait du neuf avec son Incarnation, comme il l’avait annoncé par la voix du prophète Isaïe :
«Voici que je fais une chose nouvelle : elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ? Oui, je vais faire passer un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides » (Is43,19). Le péché, c’est « ce qui a existé, (…) qui existera ; (…) rien de nouveau sous le soleil », disait l’Ecclésiaste (Ec 1,9). En revanche, la « chose nouvelle » que Dieu réalise, c’est le chemin de son salut, de son amour, de sa miséricorde qui passe dans le désert de notre violence, de nos péchés… Une nouveauté extraordinaire, qui commence … la nuit de Noël. Ainsi, préparer un berceau dans mon cœur pour accueillir le Prince de la paix qui naît à Noël, c’est croire que Dieu peut faire « toutes chose nouvelles » dans ma vie. Vivre la joie de Noël, ce n’est pas être irénique en pensant ce soir-là que tout est merveilleux, tout est beau, tout est pur comme un regard d’enfant… C’est  plutôt accueillir l’Espérance qu’il y a toujours place pour la nouveauté de Dieu dans toute vie car « rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1,37).

« Je vous donne ma paix », dit le Christ, à travers le prêtre, juste avant la communion. Peut-on faire un lien entre l’Eucharistie, Noël et la paix ?

A travers la liturgie, c’est toujours aujourd’hui que Dieu naît. Dans l’Eucharistie comme dans la crèche à Noël, c’est toujours aujourd’hui qu’il vient nous apporter cette promesse du salut, cette espérance neuve. En accueillant le Corps du Christ dans l’hostie consacrée, nous recevons la paix de son salut qui prend chair à Noël

Propos  de Soeur Marie Mühlethaler,
prieure des bénédictines de Notre-Dame-du-Calvaire,
sur le mont des Oliviers, à Jérusalem
recueillis par Emile Pourbaix
article de la revue France Catholique du 15 décembre 2023 n° 3838

 

Editorial du 17 décembre 2023 « En marche vers Noël »

By | Neuvaine

En marche vers Noël

 Nous voici donc le 3ème dimanche de l’Avent, mais à tout juste une semaine de Noël. Ne nous laissons pas surprendre !  Faisons, en toute hâte, nos derniers préparatifs, mais n’oublions pas de préparer notre cœur à la rencontre avec le Seigneur ! Une confession, quelques invitations à des personnes isolées, quelques cadeaux à des voisins seuls ou avec qui les rapports sont un peu tendus, une petite attention au conjoint, aux parents…Tout cela peut nous aider à ouvrir notre cœur. Ne laissons pas passer la grâce de Noël ! Ici, nous avons essayé de faire tout notre possible afin que la messe de la nuit de Noël et sa veillée soient particulièrement belles. La messe nocturne, cela fait partie de la nuit de Noël. Enfants, nous y avons participé et elle contribue à rendre cette fête pleine de souvenirs émouvants car pleine de grâces.

Cette année, l’après midi de Noël, la conférence saint Vincent de Paul nous propose de nous retrouver pour un petit goûter. Au lieu de rester à rêver chez soi, venez partager un petit moment ! Notre communauté paroissiale a bien besoin de retrouver son unité. C’est une bonne occasion, toute simple, qui nous est offerte. Venons, non pour soi mais pour les autres. Invitons éventuellement un voisin ou un ami. C’est une excellente occasion de faire connaissance !

Mais la grâce de Noël ne sera partagée par tous que si nous acceptons d’annoncer auprès des passants la joie de Noël le samedi 23 décembre de 10h à 12h. Il en faut peu pour décider certaines personnes, en particulier celles qui sont seules et risquent de passer un Noël bien triste. Alors, passons deux petites heures à les rencontrer et à les inviter,  il fera très doux samedi prochain !

Enfin, ne perdons pas de vue la réouverture de la cathédrale le 8 Décembre prochain. Portons cette préparation dans la prière comme nous avons commencé à le faire durant la neuvaine. Implorons sans cesse l’Esprit Saint sur ceux qui ont en charge la préparation de la réouverture et en particulier des célébrations qui l’entoureront.

Alors, bonne fin de l’Avent 2023 et bonne continuation pour la prière pour notre cathédrale !

Père Xavier Snoëk

Edito du dimanche 10 décembre 2023

By | Neuvaine

Dimanche 10 décembre 2023
2ème dimanche de l’Avent
Un Avent d’un an ?

          Nous sommes entrés en Avent par la neuvaine à l’Immaculée Conception. Mais, cette année, nous avons voulu mettre cette neuvaine sous le signe de la réouverture de la cathédrale prévue le 8 décembre 2024.  En fait, notre archevêque veut mettre tout le diocèse dans un processus de préparation à cette période exceptionnelle que nous allons vivre.

En effet, si l’incendie de la cathédrale a suscité une immense émotion planétaire, il nous faut prendre conscience que croyants et incroyants du monde entier guettent sa réouverture. Peut-être n’en n’avons-nous pas conscience ? Il nous faut donc nous y préparer.  Certes, une équipe est dédiée au projet et y travaille mais nous sommes tous concernés. Il ne faut pas que nous, qui sommes sur place contrairement à beaucoup d‘autres personnes, – mais ne mesurons peut-être pas l’ampleur de ce qui va se vivre à Paris-, passions à côté de l’évènement. Alors, ne passons surtout pas à côté des grâces qui sont inhérentes à la réouverture de notre cathédrale. Ce n’est pas qu’une immense émotion que nous allons vivre mais c’est l’église mère de notre diocèse qui va de nouveau pouvoir nous accueillir. Nous nous rendons bien compte que les églises qui, depuis quatre ans, sont les lieux des événements diocésains le sont par défaut et que seule la cathédrale peut vraiment nous rassembler. Ce sera, bien sûr, source de joie et de bienfaits pour tous, membres de la communauté diocésaine comme visiteurs, appelés à devenir pèlerins.

Mais, finalement, n’est-ce pas la même démarche que celle de l’Avent ? En effet, chaque Avent, nous sommes dans l’attente de la venue du Sauveur parmi nous. Nous préparons notre cœur à recevoir Celui qui veut nous visiter. Mais ne veut-il pas aussi nous visiter en nous conviant de nouveau dans ce bâtiment emblématique dont il a voulu faire une de ses demeures les plus remarquées en ce monde ?

Alors, entrons donc dans cette attente joyeuse et active. Mobilisons-nous. Prions pour ceux qui préparent la cathédrale de pierre mais aussi la cathédrale de chair. Prions aussi afin que nous sachions être disponibles et attentifs à ce que le Seigneur voudra nous faire vivre. Oui, essayons de vivre cette année comme un grand Avent, tournés vers ce signe d’une grande espérance !

Père Xavier Snoëk

 

Editorial du 3 décembre 2023 : « Notre pèlerinage à Lourdes »

By | Neuvaine

Dimanche 3 décembre –
Premier dimanche de l’Avent
Notre Pèlerinage à Lourdes

  Difficile de vous raconter ce que nous avons vécu. En effet, le contenu proposé aux 320 prêtres qui avaient répondu à l’appel de notre archevêque, était avant tout celui d’un pèlerinage habituel à Lourdes, messe quotidienne dont une à la grotte, laudes, vêpres, gestes de l’eau, chemin de Croix, confession, adoration, procession aux flambeaux. Mais bien sûr, la vision de 320 prêtres processionnant dans les sanctuaires en ornements sacerdotaux a donné une image forte qui a immanquablement marqué les participants. La présence de prêtres âgés ou malades en fauteuil roulant, côtoyant ceux qui avaient été ordonnés en juin dernier, a montré à tous l’importance de la démarche. Du départ en train le dimanche jusqu’au retour, les échanges ont été nombreux. La joie de se retrouver ou de faire connaissance était palpable. En fait, c’est dans les mois qui vont venir que les fruits de ce pèlerinage vont se manifester dans notre diocèse et pour chaque prêtre en particulier.

Trois conférences étaient données en fin d’après-midi auxquelles contre toute attente tous les prêtres ont assisté ! L’une était donnée par Mgr Britto – ancien recteur- qui, de manière remarquable, nous a fait entrer dans le message de Lourdes. Les prêtres en sont ressortis enthousiastes.!

Les deux autres visaient plutôt le projet d’année sur les sacrements, sources de vie éternelle et fraternelle. Cette année, qui s’est ouverte par les vigiles de samedi dernier à la basilique du Sacré Coeur, est une année préparatoire. La suivante, qui s’imbriquera avec la réouverture de la cathédrale et l’année jubilaire, sera, par des catéchèses et des célébrations, l’occasion d’approfondir notre compréhension des sacrements et de développer leur pratique. En effet, comment les demander si on n’a pas compris qu’ils étaient vitaux et qu’ils construisaient l’Eglise ?

Pendant cette neuvaine, confions donc à l’Immaculée qui s’est manifestée à Lourdes, ces projets pastoraux. Prions, afin que l’Esprit saint inspire ceux qui vont les mener et que la Vierge Marie, Notre Dame de Lourdes, comble de grâces les prêtres qui ont répondu à son appel de se rendre à Massabielle.

Père Xavier Snoëk

edito dimanche 26 novembre Christ Roi

By | Neuvaine

La neuvaine de l’Immaculée Conception 2023
Prière pour la réouverture de la cathédrale

Le conseil pastoral, un an avant la réouverture de la cathédrale, a voulu mettre la neuvaine de l’Immaculée Conception sous ce thème.

Le jour de la fête sera remis en place le coq au sommet de la flèche. Celui-ci est emblématique de la vocation de notre cathédrale : annoncer la résurrection du Christ, annoncer notre Salut, et ceci à tout notre pays de France. Il portera en son sein non seulement les reliques de ceux qui nous ont transmis la foi mais aussi les noms de tous les acteurs de la reconstruction qui, d’une certaine manière, participent à la mission de la cathédrale en lui permettant d’être à nouveau non seulement l’église-mère de notre diocèse mais aussi de l’Eglise de France.

Prier pour la réouverture de la cathédrale c’est prier pour sa mission. C’est pourquoi, chaque soir, nous prierons à des intentions particulières. Le recteur ouvrira la neuvaine le jour de la fête de Saint André, le 30 novembre. Saint André, frère de Saint Pierre, est reconnu comme le père des chrétiens d’Orient. Or, la couronne d’épines, vénérée par tous les chrétiens, nous rassemble. Je ne peux oublier la vénération de la couronne d’épines par le patriarche de Moscou à laquelle j’avais assisté. Aussi prierons-nous pour l’unité des chrétiens ce soir là.

La présence de la couronne d’épines nous invite aussi, en ces heures tragiques pour la Terre Sainte, à prier pour la paix en ce lieu. Ce que nous ferons avec le chanoine Henry de Villefranche, si attaché à cette terre.

Mais la cathédrale a aussi vocation à être le siège des grandes heures de notre pays, c’est pourquoi nous prierons pour la France avec le Père Guillaume Normand, vice-recteur chargé de la liturgie, pour la paix avec le Père Arnault Berrone, aumônier militaire mais également, avec le Père Jean-Philippe Fabre, chapelain de la cathédrale, pour la Vie, si menacée en notre pays avec les projets de lois sur la fin de vie.

L’Hôtel-Dieu fut construit en même temps que la cathédrale comme le voulait la règle. Aussi prierons-nous pour les malades avec le Père Olivier Scache, vice-recteur et pour les pauvres, lors d’une messe que je célèbrerai.

Mgr Emmanuel Tois, évêque auxiliaire, nous invitera par sa présence à la prière pour notre archevêque et notre diocèse. Mgr Eric Aumônier présidera la fête. Il est le délégué de l’archevêque pour la reconstruction de la cathédrale. Avec lui, nous prierons pour tous les acteurs de cette œuvre, pour les artisans de la reconstruction de la cathédrale tant celle de pierre que celle de prière.

Père Xavier Snoëk