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Edito du 7 septembre : « Pour que la paix soit rendue à l’Eglise et à l’Etat »

Pour que la paix soit rendue à l’Eglise et à l’État

C’est l’intention qu’ont formulée chaque jour les carmélites de Compiègne, vraisemblablement du 14 septembre 1792 – jour où elles ont été expulsées de leur couvent – au 17 juillet 1794 – jour de leur exécution place de la Nation.

Reconnaissons que cette intention est tout à fait de circonstance à l’heure où nous ne voyons pas d’issue aux guerres terribles en Ukraine et en Terre sainte et où la classe politique de notre pays se déchire, le menant vraisemblablement vers une période d’instabilité politique.

La prieure du Carmel de Compiègne, qui est maintenant à Jonquières, a choisi le 13 septembre prochain pour célébrer à Paris la canonisation des 16 sœurs qui moururent sur l’échafaud. Se rappelant fort opportunément que j’avais travaillé ce sujet il y a 20 ans, elle m’a demandé de préparer cette journée.

Dans ces temps troublés et inquiétants que nous vivons, ces femmes étonnantes nous donnent un beau modèle à suivre qui est totalement accessible.

En effet, malgré l’interdiction de la vie commune, les moniales ont continué à prier, à se soutenir et à essayer de vivre l’état de vie dans lequel elles s’étaient engagées. « Une épouse bien née reste avec son époux » répond Sœur saint François Xavier aux commissaires lui demandant si elle ne voulait pas quitter la vie religieuse. Au même moment, non loin de là, la vieille maréchale de Mouchy refusait de quitter son mari qu’on venait arrêter. Tous deux seront exécutés en même temps, quelques jours avant les sœurs. De même leur nièce, la duchesse d’Ayen, partira à l’échafaud soutenue par la prière de la liturgie des heures, à l’image des sœurs. Les unes comme les autres ont vécu simplement dans la fidélité et la prière.

Aujourd’hui, aucun décret ne nous empêche de nous réunir pour prier, pour aller à la messe, pour vivre l’état de vie dans lequel nous nous sommes engagés et le monde, notre pays et l’Eglise sont en grande nécessité. Alors, mobilisons-nous. Restons fidèles à nos engagements. Ne nous laissons pas intimider ou décourager. Les sœurs ont chanté des hymnes et des psaumes dans les charrettes les menant à l’échafaud et même une parodie de la Marseillaise à la Conciergerie !

Les carmélites de Compiègne ont offert leur vie pour la paix, 10 jours plus tard, Robespierre et ses proches étaient à leur tour guillotinés et la Grande Terreur cessait.

Soyons donc dans l’Espérance. Le Seigneur peut nous apporter la paix, par l’intercession des nouvelles saintes carmélites !

Père Xavier SNOEK

 Programme du samedi 13 septembre

  • 12h00 Messe à la cathédrale Notre Dame,
  • 14h30 Procession de Notre Dame à Picpus,
  • 17h30 Vêpres à Picpus,
  • 20h00 Veillée à Picpus, avec Canta Oraque, Catherine Salviat de la Comédie française et Carole Chabry, alto (œuvres de Bernanos et Poulenc), procession aux flambeaux à la fin de la veillée.