Neuvaine

Edito du 15 juin : du message du pape Léon XIV aux évêques de France

Du message du pape Léon XIV aux évêques de France.

 C’est, à ma connaissance, la première fois qu’un pape s’adresse spécifiquement aux évêques de notre pays depuis très longtemps (plus d’un siècle au moins). Cela montre l’attention du saint Père à notre égard et cela nous engage à prêter une attention toute particulière à ce message où, en préambule, le pape précise que, à travers les évêques, c’est à nous tous qu’il s’adresse.

Il profite aussi de témoigner de sa sollicitude pour les prêtres de France « lourdement éprouvés » qu’il « remercie du fond du cœur pour leur engagement courageux et persévérant » et à qui il « exprime sa paternelle affection ». Peut-être allons-nous voir réapparaître, comme sous le pontificat de Saint Jean Paul II, des lettres aux prêtres chaque Jeudi Saint ou même comme sous Benoit XVI, une année sacerdotale qui fut l’occasion de grands rassemblements de prêtres comme nous en avons vécu un, jeudi dernier, pour tous les prêtres d’Ile de France ?

Pour moi, ce qui est central dans le message et qui doit nous inviter à la réflexion, ici à Notre Dame de Lourdes, c’est la phrase suivante de Léon XIV : « Il ne saurait y avoir de plus beau et de plus simple programme d’évangélisation et de mission pour votre pays : faire découvrir à chacun l’amour de tendresse et de prédilection que Jésus a pour lui, au point d’en transformer la vie »

D’abord, il nous faut avoir un programme d’évangélisation et de mission. Nous ne sommes pas des administrateurs de paroisse. Nous n’avons pas à gérer un établissement religieux. Nous sommes en mission. Nous avons à transmettre la Bonne Nouvelle du Christ. Les statistiques des baptêmes et des confirmations d’adultes sont là pour nous faire prendre conscience que, loin d’être indifférents, nos contemporains sont dans l’attente de rencontrer le Christ. A nous de le leur montrer. Il va sans dire que ce n’est ni uniquement l’affaire des prêtres, ni celle de « paroissiens spécialisés ». Vous êtes tous concernés. Aucune limite d’âge ou d’état de vie ! Aucune vie professionnelle ou familiale ne peut vous dispenser d’annoncer le Christ, de transmettre ce que vous avez reçu.

Le pape précise même de quelle façon nous avons à annoncer le Seigneur : faire découvrir l’amour de Jésus pour chacun. Il nous faut réfléchir à comment procéder puis s’y appliquer.

Par exemple, à Notre Dame de Lourdes, nous avons l’Entraide. Elle est le lieu où s’exprime notre charité à l’égard des plus pauvres.  Mais, pour qu’ils en prennent conscience, pour que les bénévoles qui nous rejoignent le comprennent, encore faut-il que des paroissiens s’y investissent massivement.  Je salue au passage ceux qui se sont proposés pour conduire le véhicule et faire les livraisons, ceux qui font les barquettes le vendredi et ceux pas assez nombreux qui sont bénévoles à la distribution.

Nous avons une importante maison de retraite rue Pelleport où nous sommes désirés et attendus. De même, des personnes vivant seules attendent nos visites à leur domicile. A l’hôpital Tenon, l’aumônerie est en manque de visiteurs. Or, un hôpital est un lieu de souffrance et de conversion. C’est là que se posent les grandes questions, c’est là également qu’il faut des personnes pour y répondre !

Bien sûr, il y a la transmission de la foi : le catéchisme, l’aumônerie sont des lieux essentiels, prioritaires et ne sont pas réservés aux femmes !

L’accueil est un lieu d’évangélisation, un lieu de transmission de la tendresse de Jésus. Comment le faisons-nous ? Comment accueillons-nous les demandes de messe, de mariage et de baptême, les questions diverses, parfois surprenantes, mais peuvent cacher d grandes détresses, une soif d’être aimé ?

Comment transmettons-nous la tendresse de Jésus aux autres et en particulier lors des messes, lorsque nous voyons arriver des inconnus ?

Comment transmettons-nous la tendresse de Dieu dans nos immeubles, dans nos familles, dans les magasins que nous fréquentons ?

Comment répondons-nous à l’appel du pape en ce début de pontificat, où il a bien compris que notre pays était en attente mais que nous, chrétiens, n’étions pas forcément dans l’attitude adéquate ?

J’invite chacun à prendre du temps pour réfléchir et trouver ainsi comment répondre personnellement à cet appel.

En vous remerciant et en invoquant l’Esprit saint sur chacun d’entre vous,

Père Xavier SNOËK